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  • Dieretou Diallo

Cote d'ivoire: L’argent des Africains : Zoumanan, chargé de communication en Côte d’Ivoire – 793


À 37 ans, Zoumanan Sanogo est un Ivoirien ambitieux qui veut faire de sa vie professionnelle une réussite. Pour ce nouvel épisode de notre série, il a accepté de nous parler de son quotidien et de ses dépenses. Portrait.

Rien ne le prédestinait à être communicant. Ce père de famille vivant à Abobo, un quartier du nord d’Abidjan, est économiste de formation. Après être passé par deux rédactions de quotidiens locaux, Zoumanan décide de se lancer dans la communication d’entreprise. Il est maintenant responsable de communication d’une structure patronale ivoirienne, jonchée dans les beaux quartiers du centre d’affaires du Plateau.

La trentaine bientôt révolue, il aime ce nouveau métier auquel il dit consacrer plus de 8 h par jour. Avec un salaire mensuel s’élevant à 520 000 francs CFA (793 euros), Zoumanan estime qu’il fait partie des « chanceux » dans un pays où le salaire moyen en 2012 ne dépassait pas 98,2 euros par mois, selon la Banque Mondiale.

Alimentation : 122 euros

Il ne rentre que très rarement déjeuner chez lui à cause de son planning chargé. Aussi, le budget de l’alimentation est divisé en deux parties : la « popote journalière », laissée à la maison, et l’argent dépensé dans l’achat d’aliments sur son lieu de travail. Il avoue cependant, ne pas avoir à sortir très souvent des locaux de l’entreprise pour se nourrir aux heures de pause : « Je vais dans des cantines parfois mais la plupart du temps, ma femme me prépare une gamelle que je rapporte au bureau, c’est plus économique ».

Loyer : 76 euros

Zoumanan est père de deux garçons. Sa famille et lui habitent un deux pièces dans un quartier populaire d’Abidjan où le mètre carré est assez accessible : Abobo. « J’habite ici en attendant car je souhaiterais mettre un peu d’argent de côté », avance-t-il. Il faut dire qu’il s’agit là d’une des communes de Côte d’Ivoire les plus peuplées avec environ 1 500 000 habitants sur une superficie de 10 000 ha.

Formation de madame et projet entrepreneurial : 255 euros

Les études de sa femme se taillent la part du lion dans son salaire. Mais il y tient car pour lui c’est primordial que son épouse soit plus tard, au moins aussi indépendante financièrement que lui : « Et cela passe par une bonne formation », affirme-t-il. Les frais de scolarité de cette dernière lui coûtent 135 euros par mois.

Zoumanan investit à peu près le même montant (120 euros) dans un projet de petite usine de transformation de noix de cajou, qu’il se prépare à mettre sur pied avec trois partenaires qui ont accepté de l’accompagner dans cet ambitieux projet. Cet argent sert à financer des études de marché ou d’autres prestations nécessaires à l’implantation de l’usine. L’objectif de cette entreprise sera de produire de l’amande de cajou à la fois pour le marché local et pour l’exportation.

Zoumanan et ses deux enfants sont pris en charge par l’assurance maladie de son employeur : « Comme je n’ai pas encore légalement épousé ma femme, elle ne peut pas y prétendre ». Il avoue sans difficulté que cette couverture médicale lui est d’une grande aide, car les médicaments même génériques restent assez onéreux en pharmacie. Ainsi, il ne dépense « que » 21 euros pour la famille en matière de soins médicaux, ce qui lui permet de placer à chaque fin de mois, 66 euros à la banque comme épargne.

Transport, habillement, dons : 253 euros

Zoumanan Sanogo est l’un des privilégiés à disposer d’une voiture. Il consacre 87 euros à l’achat de carburant pour assurer son transport au travail ou pour d’autres courses administratives.

« Je prends aussi en charge mes parents et ceux de ma femme également qui sont trop vieux maintenant, l’habillement des enfants qui grandissent trop vite, tout cela représente beaucoup », explique-t-il.

Quant aux loisirs, Zoumanan dit ne pas en faire une priorité. Il s’accorde des sorties en famille de temps à autre pour « aller dire bonjour » aux grands oncles, ou des virées nocturnes les week-ends avec ses amis de longue date, histoire de ne pas oublier les fragrances du « Abidjan By Night ».

Dieretou Diallo (Jeune Afrique)


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