Après Hissène Habré c’est autour de monsieur Abdou Diouf l’ancien président du Sénégal d’être jugé.
En effet Abdou Diouf doit répondre et s’expliquer face au nombreux cas d’enlèvements, de tortures à mort, d’emprisonnement sans jugement préalable, d’exécutions sommaires et de nombreuses personnes disparues en Casamance au cours de son mandat. Abdou Diouf avait opté pour un règlement violent du conflit casamançais et avait donné la latitude à son armée de faire tout ce qu’elle veut sur les pauvres populations civiles. Ainsi de 1982 à 1998, ce sont des milliers de casamançais qui ont été victimes des agissements de l’Etat sénégalais. Cela n’est un secret pour personne. Il est aussi très facile de mener une enquête et de trouver des victimes directes et des parents de victimes prêts à témoigner. Si pour Hissene Habré moins d’une centaine de témoins ont suffi pour le faire condamner à perpétuité, pour Abdou on pourra comptabiliser plusieurs centaines de personnes prêtes à témoigner. Il est temps que justice soit rendue. C’est Abdou Diouf qui a poussé les Casamançais à créer une rébellion et à prendre les armes pour se défendre face à l’oppression de l’armée sénégalaise. Il avait donné l’ordre à son armée de traquer et d’exterminer tous les porteurs d’idée de séparation ainsi que toute autre personne suspectée soutenir le mouvement indépendantiste. –Confère : livre de René Capain Basséne : Casamance récits d’un conflit oublié (1982- 2014). Pendant 16 ans, les Casamançais sous le règne d’Abdou Diouf ont vécu l’enfer. Puisque c’est au Sénégal que désormais on juge les présidents ayant commis de graves violations des droits humains, c’est l’occasion pour le peuple Casamançais de réclamer justice. Abdou et bon nombre de ses généraux dont le général Ahmadou Dieng celui-là qui de 1992 à 1993 a exterminé les casamançais seront tous jugés. Les Casamançais sont en train de s’organiser et bientôt la Cour africaine sera saisie. Abdou Diouf après toutes les atrocités qu’il a eu à commettre est de nos jours en train de tranquillement mener sa vie. Il est présenté comme quelqu’un de bien alors qu’il a les mains souillés de sang et ses habits maculés du sang des dignes fils de la Casamance.